Par Raffaela Pflüger le samedi 30 mars 2013
Catégorie: Blog

Avec du lyrisme contre la crise en Hongrie

...Contre le retour à l'état sauvage de la rhétorique.

C'était un poème qui a secoué l'Hongrie : "La lettre d'adieu" d'István Keménys de 2011 a touché la population et la scène littéraire au même titre. Le poème a changé complètement le rapport entre poésie et politique : le discours politique se fait désormais à travers et avec la poésie - un phénomène unique en Europe. Le 9 Juin 2013 le festival de poésie berlinois sera dédié entièrement à la crise en Hongrie et le rôle de la poésie en celle-ci à travers des lectures, discussions, conférences et concerts.
Feront partie du festival au sein de l'académie des Arts de Berlin entre autre, les auteurs Szilárd Borbély, István Kemény, Petra Szőcs et Péter Závada, l'artiste de performance Tibor Szemző et le chanteur-auteur-compositeur Zoltán Beck !
 

La rhétorique politique en Hongrie s'est endurcie et enfermée, seulement le lyrisme offre l'espace aux débats. Des lectures poétiques sont devenues beaucoup plus politisées et radicales, lors des manifestations des poèmes sont distribués, des aphorismes acides et des couplets concis sont tweetés et postés.

Dans le poème "Lettre d'adieu" Kemény a pris congé d'un pays qui à la fin du socialisme d'état n'a pas trouvé de stabilité démocratique mais qui a de plus en plus des traits autoritaires. Sans cesse Kemény interpelle le rôle du poète dans ces temps-ci- Szilárd Borbély pleure l'assassinat des Roms dans ses oeuvres - cela devient une affaire politique car les pogroms des néonazis ne sont pas discutés publiquement. L'auteur-compositeur Zoltán Beck réussit à unir poésie et musique et ouvre ainsi des nouvelles voies de diffusion.
Le pouvoir de la poésie est à nouveau ressenti en Hongrie.


Le festival de poésie de Berlin est un projet de la Literaturwerkstatt Berlin et de l'Académie des Arts. Le lien vers l'évènement ici.

Je vous invite à découvrir le recueil "Deux fois Deux" d'Istvan Kemenyécrit en 1970 aux éditions Caractères, un des rares livres traduit en francais par Guillaume Matayer.

Photo © Sanyi Szabó

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